Les berbères, peuple ancestral du Maghreb aux traditions bien ancrées. Sur les dizaines de siècles où s’est étalée la culture berbère, le plus grand fondement de cette société n’était ni la religion, ni le territoire, mais plutôt un système conservateur de mœurs et d’us, où l’érotisme et la séduction occupent une place non négligeable.
Quand on parle d’érotisme chez les berbères, on retrouve souvent des connotations cachées dans les tatouages des femmes et des hommes, qui, bien avant Baudelaire ou Qabbani, avaient poétisé en quelque sorte l’union charnelle, ainsi que le corps féminin et ses tatouages. Ces derniers servant à embellir la femme, à approfondir son regard, à rajeunir son apparence s’ils sont sur son visage. S’ils se prolongent de son cou plus bas, jusqu’à la poitrine ou le nombril, ils sont signes d’un corps voluptueux. Sur le bas ventre et les cuisses, ils sont signes de fertilité. Agissant à l’instar de tampons silencieux mais dont la signification est connue de tous, les tatouages sont les seules marques visibles d’un semblant de sexualité.
Le rôle de maitresse de maison que joue la femme berbère au sein de son foyer tend à être mal interprété, c’est dans son rôle de dominance qu’elle exerce ses fonctions de ménagère, dans lesquelles le mari n’interfère pas. Ces petits rôles quotidiens font d’elle la décideuse. D’ailleurs, le métier de décision dans les tribus Amazigh n’a jamais été le monopole de l’homme, beaucoup de femmes à travers l’histoire ce sont retrouvées en tête des tribus. Cependant, si beaucoup de tribus berbères ont été matriarcales, sur le lit de l’union, le pouvoir revient à l’homme. Il a toujours été éternel, ce besoin qu’à l’homme de s’affirmer sur le terrain du corps de sa femme. Les choses relèvent également de la répartition des tâches : la femme sait s’y prendre avec son foyer, c’est donc son rôle. La virilité est essentielle à la fertilité, c’est donc le rôle de l’homme.
C’est également dans le langage berbère que l’on peut déceler l’importance de la vie sexuelle chez les Amazigh, des expressions toutes faites et spécifiques sont là pour couvrir tout le jargon sexuel, des parties corporelles jusqu’aux phrases actives.
Faire l’amour : arfad idaren
Vagin : ibci ou tibcit
Je t’aime : riy-kem pour femme, riy-k pour l’homme
Je vais secouer tes bracelets de cheville : am huzey akhelkhal
Les Amazigh sont très bien renseignés quant au Kamasutra depuis bientôt 6 siècles ! Cheikh Nafzaoui, un berbère de la tribu des Nafzaouas en Tunisie, rédige en 1420 un ouvrage érotique « la prairie parfumée » où l’acte sexuel est décrit et recelé dans ses détails. La visée de ce livre étant, en premier lieu d’instaurer les bases de l’éducation sexuelle chez les jeunes. Ce livre témoigne de la connaisane approfndie du corps de la femme, et de la découverte de la jouissance clitoridienne bien avant le monde arabe et occidental. en voici le sommaire traduit
[cincopa AILA5NOBfh4E]Sources :
The perfumed garden – Muhamad Al Nafzaoui
La Kahina – Gisèle Halimi
http://www.artsouk.com/index.php?module=article&display=976
Salma Moukrim